Les Suicides dans les armées occidentales – Éléments de comparaison en 2014
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Les Suicides dans les armées occidentales – Éléments de comparaison en 2014
Les Suicides dans les armées occidentales – Éléments de comparaison en 2014
Cet article est proposé en parallèle de celui concernant les forces armées françaises et mobilise la même source concernant l'hexagone. Les sources concernant le Royaume-Uni, les Etats-Unis d'Amérique et l'Allemagne sont précisées infra..
Un sujet douloureux
Le sujet est douloureux et les institutions concernées, à travers des politiques de prise en compte des risques psychosociaux tendent à mieux traiter, entre autres, cette problématique.
Des associations et blogueurs (pour la gendarmerie comme, dans une moindre mesure, pour les armées) sont légitimement vigilants sur cette question pour identifier (et par ce biais prévenir la répétition) des causes professionnelles de suicide, qui peuvent révéler des problèmes structurels et/ou locaux qui doivent être rapidement pris en compte.
L'incompréhension, la douleur que suscite toujours ces actes autodestructeurs, même bien au-delà de l'entourage immédiat du militaire ayant mis fin à ces jours, amène aussi – et c'est bien compréhensible – beaucoup de questions, de doutes et parfois de mise en cause de dysfonctionnements institutionnels.
Parallèlement, la nature même du fait, qui touche forcément aussi à la vie personnelle et familiale d'une femme ou d'un homme, et donne lieu à enquête judiciaire, fait obstacle à toute mise sur la place publique (secret de l'enquête mais aussi protection de la vie privée) « d'explications » suffisamment détaillées, même si elles sont connues – ce qui est loin d'être toujours le cas.
A défaut, les formules génériques lapidaires « d'un suicide qui ne serait pas en rapport avec le cadre professionnel » laissent le plus souvent perplexes ou sceptiques.
L'utilité d'une réflexion distanciée et comparative
Il vous est proposé ici une réflexion « à froid » notamment à partir des données épidémiologiques de pays étranger pour mieux comprendre l'ampleur globale du phénomène et également montrer que la situation est très différente d'une armée à l'autre.
Les données disponibles
En utilisant les Sources des données suivantes : Ministry of defence – national statistics, Bundeswehr - selbsttot statistiken, US Departement of defense, SSA France, étant précisé que les données du Royaume-Uni incluent les décès dont la cause reste incertaine, nous avons dressé un premier graphique et que la donnée française pour 2013 est une estimation.
Une lecture directe laisserait supposer un niveau de suicide « anormalement élevé » dans les armées française, par rapport à toutes les autres armées étudiées, et tout particulièrement avec les forces armées du Royaume-Uni.
Mais comme dans nos autres articles, il ne faut pas limiter la réflexion à des données non contextualisées, car c'est là un calcul erroné. Il existe en effet de très fortes différences entre pays dans les taux de suicide observés au sein de la population, ces divergences pouvant être liées, d'abord à une structure démographique différente, puis à des facteurs culturels / matériels influençant directement soit le passage à l'acte, soit la déclaration-comptabilisation des suicides, soit les deux.
Typiquement, des pays fortement marqués par des religions condamnant le suicide, sont souvent caractérisés par des taux de suicide faible (moins de suicides ? moins déclarés comme suicides?). Des pays où le suicide est beaucoup plus admis dans les mœurs peuvent enregistrer des taux forts, tandis que la structure démographique des pays joue dans tous les cas (des pays avec une population plus âgée auront des taux de suicide plus forts que des pays où la population est majoritairement jeune).
En replaçant les taux de mortalité par suicide dans les armées considérées en comparaison des taux de mortalité par suicide dans la population de ces pays (sources OMS), les fortes différences initialement constatées prennent un tout autre sens :
Une analyse de gendcité-gendmonde
On constate, que le Royaume-Uni est surtout caractérisé par un taux de suicide extrêmement faible, qui se retrouve dans les armées. L'Allemagne a un taux moyen, qui transparaît également dans les armées, et ces deux premiers pays enregistrent, en première analyse, une sous-mortalité par suicide dans les armées.
En première analyse seulement, car il faudrait ramener la structure démographique par âge et sexe de ses armées à la structure de la population générale pour faire une comparaison réellement fiable.
Par manque de temps à y consacrer pour l'heure nous ne pourrons malheureusement pas réaliser ces recherches de données et les calculs nécessaires.
C'est donc avec réserve également qu'il faut lire les comparaisons concernant les États-Unis et la France. Pour ces deux pays, on constate au contraire, outre un niveau de mortalité par suicide plus important dans la population générale, une surmortalité dans les forces armées.
Pour la France, nous l'avons exposé dans nos autres publications, la gendarmerie nationale, qui n'a pas d'équivalent dans les forces armées de ces trois autres pays, présente une structure démographique et une surmortalité par suicide spécifique qui augmente significativement le niveau de mortalité par suicide comparé à la population par rapport à la même comparaison dans les autres pays).
Pour les Etats-Unis, le phénomène marquant est la croissance du phénomène, qui a interpellé les autorités militaires et politiques américaines, autour de politiques de prévention fortes.
Au-delà, les causes font l'objet d'analyses parfois divergentes, mais l'exposition longue et répétée à des situations de guerre irrégulières semble une des pistes largement privilégiée.
Pour conclure
Alors même que les modes de vie tendent à s'uniformiser, sous les effets de la mondialisation, les sociétés occidentales, pourtant, a priori, assez proches, ne sont nullement exposées de la même manière au risque suicidaire. Leurs spécificités en la matière, notamment culturelles, au delà des aspects démographiques qui jouent toujours, se retrouvent très logiquement dans les taux de suicide observés dans les forces armées.
Si, généralement, même à structure démographique équivalente, les armées sont généralement moins exposées à ce risque que la population générale, des exceptions existent, soit en raison de la composition différente des forces (l'existence de la gendarmerie en France), soit en raison de facteurs plus directement liés à la nature et à la répétition des engagements opérationnels (ce qui semble être aujourd'hui le cas aux États-Unis).
Suivant la formule consacrée, on voit bien ici que comparaison n'est pas raison. En tout cas pas sans nombre de calculs complémentaires et prises en compte de multiples facteurs et en premier lieu une comparaison neutralisant liées à la composition différentes des différentes populations concernées (populations générales et populations militaires), par âge et sexe.
Les sources et références
Note de la rédaction
Nous attirons l'attention de nos lecteurs sur le fait que nos articles ne sont pas des publications scientifiques, et qu'elles essaient – comme c'est le cas ici – de cerner des problématiques complexes en mobilisant des sources variées, des données parfois incomplètes, parfois différentes en fonction de leur origine, ne serait-ce que, dans le cas le plus simple, parce que les périmètres d'étude sont différents. Par exemple, diverses autres études produisent des chiffres différents pour la gendarmerie, considérant ici les effectifs militaires seulement, mais y compris les gendarmeries spécialisées qui sont hors périmètre du ministère de l'intérieur et ailleurs tous les effectifs gendarmerie du ministère.
Notre objectif, au fond, n'est pas dans la précision absolue des données – qui en toute hypothèse sont fausses dans une certaine mesure parce que tous les suicides ne sont pas comptabilisés comme tels – mais d'indiquer des tendances, des écarts, suffisamment significatifs pour interpeller les citoyens et les acteurs publics – y compris en vue d'améliorer la fiabilité, la standardisation et l'accessibilité des données.
Royaume-Uni :Ministry of defence – national statistics,
Allemagne : Bundeswehr - selbsttot statistiken,
Etats-Unis : US Departement of defense,
France : service de santé des armées
Prévention du suicide : l'état d'urgence mondial, Organisation mondiale de la santé, 2014
Si vous souhaitez commenter cet article, y réagir, débattre du sujet abordé, vous êtes invité à intervenir directement dans ce fil de discussion, pour nos contributeurs et auteurs, mais aussi à ce sujet dans notre espace « Débats d'idées » par ici :
http://www.gendcite-gendmonde.org/f15-debats-d-idee
gendcité-gendmonde
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Sur la période étudiée, de 2006 à 2013, on note des situations extrêmement diverses, pour l'essentiel liées aux fortes spécificités nationales touchant la population générale, mais également, aux Etats-Unis, par des problématiques semblant liées à l'engagement opérationnel et, pour la France, à la situation particulière – opérationnelle et démographique - de la gendarmerie nationale. Le retour d'expérience américain nous invite par ailleurs à suivre sérieusement la question concernant les vétérans ayant quitté les armées à la fin de leur contrat. |
Un sujet douloureux
Le sujet est douloureux et les institutions concernées, à travers des politiques de prise en compte des risques psychosociaux tendent à mieux traiter, entre autres, cette problématique.
Des associations et blogueurs (pour la gendarmerie comme, dans une moindre mesure, pour les armées) sont légitimement vigilants sur cette question pour identifier (et par ce biais prévenir la répétition) des causes professionnelles de suicide, qui peuvent révéler des problèmes structurels et/ou locaux qui doivent être rapidement pris en compte.
L'incompréhension, la douleur que suscite toujours ces actes autodestructeurs, même bien au-delà de l'entourage immédiat du militaire ayant mis fin à ces jours, amène aussi – et c'est bien compréhensible – beaucoup de questions, de doutes et parfois de mise en cause de dysfonctionnements institutionnels.
Parallèlement, la nature même du fait, qui touche forcément aussi à la vie personnelle et familiale d'une femme ou d'un homme, et donne lieu à enquête judiciaire, fait obstacle à toute mise sur la place publique (secret de l'enquête mais aussi protection de la vie privée) « d'explications » suffisamment détaillées, même si elles sont connues – ce qui est loin d'être toujours le cas.
A défaut, les formules génériques lapidaires « d'un suicide qui ne serait pas en rapport avec le cadre professionnel » laissent le plus souvent perplexes ou sceptiques.
L'utilité d'une réflexion distanciée et comparative
Il vous est proposé ici une réflexion « à froid » notamment à partir des données épidémiologiques de pays étranger pour mieux comprendre l'ampleur globale du phénomène et également montrer que la situation est très différente d'une armée à l'autre.
Les données disponibles
En utilisant les Sources des données suivantes : Ministry of defence – national statistics, Bundeswehr - selbsttot statistiken, US Departement of defense, SSA France, étant précisé que les données du Royaume-Uni incluent les décès dont la cause reste incertaine, nous avons dressé un premier graphique et que la donnée française pour 2013 est une estimation.
Une lecture directe laisserait supposer un niveau de suicide « anormalement élevé » dans les armées française, par rapport à toutes les autres armées étudiées, et tout particulièrement avec les forces armées du Royaume-Uni.
Mais comme dans nos autres articles, il ne faut pas limiter la réflexion à des données non contextualisées, car c'est là un calcul erroné. Il existe en effet de très fortes différences entre pays dans les taux de suicide observés au sein de la population, ces divergences pouvant être liées, d'abord à une structure démographique différente, puis à des facteurs culturels / matériels influençant directement soit le passage à l'acte, soit la déclaration-comptabilisation des suicides, soit les deux.
Typiquement, des pays fortement marqués par des religions condamnant le suicide, sont souvent caractérisés par des taux de suicide faible (moins de suicides ? moins déclarés comme suicides?). Des pays où le suicide est beaucoup plus admis dans les mœurs peuvent enregistrer des taux forts, tandis que la structure démographique des pays joue dans tous les cas (des pays avec une population plus âgée auront des taux de suicide plus forts que des pays où la population est majoritairement jeune).
En replaçant les taux de mortalité par suicide dans les armées considérées en comparaison des taux de mortalité par suicide dans la population de ces pays (sources OMS), les fortes différences initialement constatées prennent un tout autre sens :
Une analyse de gendcité-gendmonde
On constate, que le Royaume-Uni est surtout caractérisé par un taux de suicide extrêmement faible, qui se retrouve dans les armées. L'Allemagne a un taux moyen, qui transparaît également dans les armées, et ces deux premiers pays enregistrent, en première analyse, une sous-mortalité par suicide dans les armées.
En première analyse seulement, car il faudrait ramener la structure démographique par âge et sexe de ses armées à la structure de la population générale pour faire une comparaison réellement fiable.
Par manque de temps à y consacrer pour l'heure nous ne pourrons malheureusement pas réaliser ces recherches de données et les calculs nécessaires.
C'est donc avec réserve également qu'il faut lire les comparaisons concernant les États-Unis et la France. Pour ces deux pays, on constate au contraire, outre un niveau de mortalité par suicide plus important dans la population générale, une surmortalité dans les forces armées.
Pour la France, nous l'avons exposé dans nos autres publications, la gendarmerie nationale, qui n'a pas d'équivalent dans les forces armées de ces trois autres pays, présente une structure démographique et une surmortalité par suicide spécifique qui augmente significativement le niveau de mortalité par suicide comparé à la population par rapport à la même comparaison dans les autres pays).
Pour les Etats-Unis, le phénomène marquant est la croissance du phénomène, qui a interpellé les autorités militaires et politiques américaines, autour de politiques de prévention fortes.
Au-delà, les causes font l'objet d'analyses parfois divergentes, mais l'exposition longue et répétée à des situations de guerre irrégulières semble une des pistes largement privilégiée.
Pour conclure
Alors même que les modes de vie tendent à s'uniformiser, sous les effets de la mondialisation, les sociétés occidentales, pourtant, a priori, assez proches, ne sont nullement exposées de la même manière au risque suicidaire. Leurs spécificités en la matière, notamment culturelles, au delà des aspects démographiques qui jouent toujours, se retrouvent très logiquement dans les taux de suicide observés dans les forces armées.
Si, généralement, même à structure démographique équivalente, les armées sont généralement moins exposées à ce risque que la population générale, des exceptions existent, soit en raison de la composition différente des forces (l'existence de la gendarmerie en France), soit en raison de facteurs plus directement liés à la nature et à la répétition des engagements opérationnels (ce qui semble être aujourd'hui le cas aux États-Unis).
Suivant la formule consacrée, on voit bien ici que comparaison n'est pas raison. En tout cas pas sans nombre de calculs complémentaires et prises en compte de multiples facteurs et en premier lieu une comparaison neutralisant liées à la composition différentes des différentes populations concernées (populations générales et populations militaires), par âge et sexe.
Les sources et références
Note de la rédaction
Nous attirons l'attention de nos lecteurs sur le fait que nos articles ne sont pas des publications scientifiques, et qu'elles essaient – comme c'est le cas ici – de cerner des problématiques complexes en mobilisant des sources variées, des données parfois incomplètes, parfois différentes en fonction de leur origine, ne serait-ce que, dans le cas le plus simple, parce que les périmètres d'étude sont différents. Par exemple, diverses autres études produisent des chiffres différents pour la gendarmerie, considérant ici les effectifs militaires seulement, mais y compris les gendarmeries spécialisées qui sont hors périmètre du ministère de l'intérieur et ailleurs tous les effectifs gendarmerie du ministère.
Notre objectif, au fond, n'est pas dans la précision absolue des données – qui en toute hypothèse sont fausses dans une certaine mesure parce que tous les suicides ne sont pas comptabilisés comme tels – mais d'indiquer des tendances, des écarts, suffisamment significatifs pour interpeller les citoyens et les acteurs publics – y compris en vue d'améliorer la fiabilité, la standardisation et l'accessibilité des données.
Royaume-Uni :Ministry of defence – national statistics,
Allemagne : Bundeswehr - selbsttot statistiken,
Etats-Unis : US Departement of defense,
France : service de santé des armées
Prévention du suicide : l'état d'urgence mondial, Organisation mondiale de la santé, 2014
Si vous souhaitez commenter cet article, y réagir, débattre du sujet abordé, vous êtes invité à intervenir directement dans ce fil de discussion, pour nos contributeurs et auteurs, mais aussi à ce sujet dans notre espace « Débats d'idées » par ici :
http://www.gendcite-gendmonde.org/f15-debats-d-idee
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Rédaction W
l'omerta : les suicides dans la police le 48 eme pour 2014
ET DE 48 ;
Suicide d'une capitaine à Bastia, le 48e dans la police en 2014
Une capitaine de police s'est donné la mort jeudi en milieu de matinée avec une arme à feu dans les locaux du commissariat de Bastia (Haute-Corse). Il s'agit au moins du 48e suicide dans la police nationale depuis le début de l'année, selon l'Unsa-Police. /Photo d'archives/REUTERS/Christian Hartmann.
Reuters/Reuters - Une capitaine de police s'est donné la mort jeudi en milieu de matinée avec une arme à feu dans les locaux du commissariat de Bastia (Haute-Corse). Il s'agit au moins du 48e suicide …plus (...)
http://fr.reuters.com/article/topNews/i ... DV20141120
Suicide d'une capitaine à Bastia, le 48e dans la police en 2014
Une capitaine de police s'est donné la mort jeudi en milieu de matinée avec une arme à feu dans les locaux du commissariat de Bastia (Haute-Corse). Il s'agit au moins du 48e suicide dans la police nationale depuis le début de l'année, selon l'Unsa-Police. /Photo d'archives/REUTERS/Christian Hartmann.
Reuters/Reuters - Une capitaine de police s'est donné la mort jeudi en milieu de matinée avec une arme à feu dans les locaux du commissariat de Bastia (Haute-Corse). Il s'agit au moins du 48e suicide …plus (...)
http://fr.reuters.com/article/topNews/i ... DV20141120
flashlook
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