Suicides dans la gendarmerie et la police française - Un point de situation en 2014
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Suicides dans la gendarmerie et la police française - Un point de situation en 2014
Suicides dans la gendarmerie et la police française - Un point de situation en 2014
Un sujet douloureux
Le sujet est douloureux et les institutions concernées, à travers des politiques de prise en compte des risques psycho-sociaux tendent à mieux traiter, entre autres, cette problématique.
Associations et blogueurs (pour la gendarmerie) et syndicats (pour la police), sont légitimement vigilants sur cette question pour identifier (et par ce biais prévenir la répétition) des causes professionnelles de suicide, qui peuvent révéler des problèmes structurels et/ou locaux qui doivent être rapidement pris en compte.
L'incompréhension, la douleur que suscite toujours ces actes autodestructeurs, même bien au-delà de l'entourage immédiat du militaire ou de l'agent ayant mis fin à ces jours, amène aussi – et c'est bien compréhensible – beaucoup de questions, de doutes et parfois de mise en cause de dysfonctionnements institutionnels.
Parallèlement, la nature même du fait, qui touche forcément aussi à la vie personnelle et familiale d'une femme ou d'un homme, et donne lieu à enquête judiciaire, fait obstacle à toute mise sur la place publique (secret de l'enquête mais aussi protection de la vie privée) « d'explications » suffisamment détaillées, même si elles sont connues – ce qui est loin d'être toujours le cas.
A défaut, les formules génériques lapidaires « d'un suicide qui ne serait pas en rapport avec le cadre professionnel » laissent le plus souvent perplexes ou sceptiques.
L'utilité d'une réflexion distanciée et comparative
Il vous est proposé ici une réflexion « à froid » notamment à partir des données épidémiologiques pour mieux comprendre l'ampleur globale du phénomène. Parce que parler « chiffres », sans oublier de qui l'on parle, permet aussi de ne pas se laisser submerger par l'affectif.
La population de la gendarmerie est (ainsi que celle de la police, dans une moindre mesure parce que plus féminisée), par construction, naturellement exposée, puisqu'elle est très majoritairement masculine... alors que le taux de mortalité par suicide des femmes est en France presque trois fois moindre que celui des hommes.
L'impact de l'âge, variable également très significative en matière de suicide, renforce également, par construction, la fréquence des suicides dans les forces de l'ordre. En effet les taux de suicides enregistrent un pic très net, en France dans la classe d'âge des 45-54 ans, tandis que la classe d'âge des 35-44 ans se situe déjà au dessus de la moyenne, et les effectifs des deux forces sont largement constitués de personnels se situant dans ces deux classes d'âge.
Par ailleurs, enfin, la mise à disposition quasi généralisée et permanente d'une arme à feu (l'arme de service), aggrave naturellement le risque de passage à l'acte. Pour mémoire les armes à feu sont le deuxième moyen utilisé par les hommes, en France, pour mettre fin à leurs jours (après la pendaison).
Les données nationales françaises
En France le nombre de suicide annuel dépasse les 10 000.
En 2010 en France, le taux de mortalité global par suicide est de 16,2 pour 100.000 habitants (24,7 pour les hommes).
En 2012 10 093 suicides (7 475 hommes et 2 618 femmes) soit un taux de suicide pour 100 000 de 15,8 (24,2 pour les hommes et 7,9 pour les femmes). Le taux de mortalité par suicide augmente avec l’âge. Son incidence pour 100 000 habitants est de 7,6 chez les 15-29 ans ; 19,3 pour les 30-49 ans ; 23,1 pour les 50-69 ans et 28,9 pour les 70 ans et plus.
Données Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDC) de l’Inserm et Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le taux de mortalité par suicide dans les forces de l'ordre
Le taux de mortalité par suicide au sein de la GN et de la PN s'établit ainsi comparativement (données des bilans sociaux, tous personnels confondus, dans le périmètre du ministère de l'Intérieur, réservistes non compris)
Apparaît donc une forte surmortalité par suicide dans les forces de l'ordre. Mais cette surmortalité est en partie trompeuse, parce que les forces de sécurité comptent en proportion bien moins de femmes que la population française et aucun enfant... or les taux de suicide sont bien plus faibles chez les femmes, et extrêmement faibles chez les plus jeunes.
La question qui se pose est donc de savoir, si la surmortalité des gendarmes et policiers est seulement liée au fait qu'ils sont plus souvent des hommes dans la force de l'âge...
Or, La différence est suffisamment significative, même si l'on prend en compte les facteurs structurels des populations concernées (sexe et âge). Pour ce faire, de manière la plus pédagogique possible, nous avons calculé, sur la base des données 2010 :
Un taux de mortalité par suicide approché, pour une population française composée par sexe et âge comme la gendarmerie ce qui amènerait un taux d'environ 24 pour 100.000.
Un taux de mortalité par suicide approché, pour une population française composée par sexe et âge comme la police ce qui amènerait un taux d'environ 22 pour 100.000.
Cette différence entre les deux forces résultant des divergences des pyramides des âges et particulièrement de la moindre féminisation de la gendarmerie.
Une analyse de gendcité-gendmonde
On constate donc bien que le taux de mortalité par suicide des gendarmes et policiers reste, presque chaque année, supérieur à une population générale française même si elle était composée exactement suivant la même répartition en âge et sexe que les effectifs des forces considérées. Ce qui tend à démontrer l'existence de facteurs de passage à l'acte spécifiques.
Votre rédacteur ne partage donc pas le discours traditionnel consistant à estimer que le taux de suicide en gendarmerie est similaire à celui observé dans la population nationale, à structure démographique équivalentes.
Nous estimons ainsi que le taux de mortalité par suicide en gendarmerie est supérieur d'environ 15 % à celui de la population générale à structure démographique équivalente.
Pour autant, la gendarmerie a engagé ces toutes dernières années une politique très volontariste en mettant en place des structures et des procédures spécifiques. Nous manquons de recul suffisant dans le temps, mais au vu des données 2013 et des tendances 2014, on peut imaginer un effet très bénéfique.
Ce différentiel de taux de mortalité nous apparaît nettement plus marqué dans la police nationale, avec une surmortalité de plus de 25 %. également à structure démographique équivalente.
(On rappellera qu'une étude scientifique spécifique de l'INSERM, en 2010, hélas non intégralement publiée, estimait que, sur la période 2005-2009, la surmortalité par suicide des policiers – services actifs - était de 36%).
Ces écarts par rapport à la moyenne sont importants du point de vue des professions (au vu des rares études consacrées au sujet) mais nullement uniques : la profession des agriculteurs a par exemple aussi approché pendant plusieurs années une surmortalité par suicide de près de 30 % (en raison de cause très différentes de celles pouvant affecter les forces de l'ordre).
Pour conclure
Pour conclure, reconnaissons donc l'existence bien réelle d'un risque suicidaire supplémentaire pour les gendarmes et les policiers. La simple disposition généralisée d'une arme à feu, inhérente au métier, participe évidemment à la relative facilité d'un passage à l'acte immédiat en cas de survenance d'une crise suicidaire
Mais, d'une certaine manière, au vu des événements dramatiques qu'ils constatent, des confrontations opérationnelles qu'ils gèrent, du stress inhérent à toute activité « réactive », sans compter celui qui peut être produit en interne, on peut aussi supposer l'existence de facteurs de résistance chez ces professionnels. On notera, peut-être, que l'intégration propre à la vie en caserne dans la communauté gendarmique participe, par exemple, de l'explication du différentiel existant entre le risque suicidaire des policiers et des gendarmes.
Au-delà, la clef du succès dans la prévention des suicides est dans la vigilance :
- personnelle, pour déceler individuellement chez tel ou tel camarade, des signes de mal être qui s'accumulent, dont par exemple un isolement social et affectif, et créer / renforcer / recréer du lien avec lui ;
- institutionnelle, à travers la mis en place et le bon fonctionnement des politiques / structures de prévention et le suivi attentif et transparent d'indicateurs sur les suicides et les tentatives de suicides.
Nos comparaisons sur ce thème difficile pourront certainement à l'avenir bénéficier des travaux de L'Observatoire national du suicide créé fin 2013 :
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Les sources et références
Note de la rédaction
Nous attirons l'attention de nos lecteurs sur le fait que nos articles ne sont pas des publications scientifiques, et qu'ils essaient – comme c'est le cas ici – de cerner des problématiques complexes en mobilisant des sources variées, des données parfois incomplètes, parfois différentes en fonction de leur origine, ne serait-ce que, dans le cas le plus simple, parce que les périmètres d'étude sont différents. Par exemple, diverses autres études produisent d'autres chiffres pour la PN parce qu'elles ne traitent que des « corps actifs » de la PN. D'autres encore, traitant de la gendarmerie, considèrent les effectifs militaires seulement, mais y compris les gendarmeries spécialisées qui sont hors périmètre du ministère de l'intérieur...
Notre objectif, au fond, n'est pas dans la précision absolue des données – qui en toute hypothèse sont fausses, dans une certaine mesure, parce que tous les suicides ne sont pas comptabilisés comme tels – mais d'indiquer des tendances, des écarts, suffisamment significatifs pour interpeller les citoyens et les acteurs publics – y compris en vue d'améliorer la fiabilité, la standardisation et l'accessibilité des données.
Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDC) de l’Inserm
http://www.cepidc.inserm.fr/site4/
Institut national de recherche et de sécurité :
http://www.inrs.fr/accueil/risques/psychosociaux/suicide.html
Bilans sociaux du ministère de L'intérieur / police nationale / gendarmerie nationale
SSA, Ecole du Val de grâce - "Conduites auto-agressives dans les armées: tentatives de suicides et suicides. Résultats de la surveillance épidémiologique » (études 2001-2005 et 2002-2007), notamment
Suicide et activité professionnelle en France : premières exploitations de données disponibles, Institut de veille sanitaire, 2010
Prévention du suicide : l'état d'urgence mondial, Organisation mondiale de la santé, 2014
Si vous souhaitez commenter cet article, y réagir, débattre du sujet abordé, vous êtes invité à intervenir directement dans ce fil de discussion, pour nos contributeurs et auteurs, mais aussi à ce sujet dans notre espace « Débats d'idées » par ici :
http://www.gendcite-gendmonde.org/f15-debats-d-idee
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Gendarme de la cité - Gendarme du monde
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Sur la période étudiée, de 2006 à 2013, à structure de population par âge et sexe équivalente, contrairement aux discours habituels, on constate une surmortalité par suicide dans la gendarmerie significative par rapport à la moyenne française. Elle est cependant moins élevée que dans la police nationale qui est confrontée, quant à elle, à un différentiel important par rapport à cette même moyenne. Nos graphiques mettent en exergue ces constats, tandis que les tendances provisoires en 2014 semblent montrer une amélioration dans la gendarmerie mais une aggravation dans la police. |
Un sujet douloureux
Le sujet est douloureux et les institutions concernées, à travers des politiques de prise en compte des risques psycho-sociaux tendent à mieux traiter, entre autres, cette problématique.
Associations et blogueurs (pour la gendarmerie) et syndicats (pour la police), sont légitimement vigilants sur cette question pour identifier (et par ce biais prévenir la répétition) des causes professionnelles de suicide, qui peuvent révéler des problèmes structurels et/ou locaux qui doivent être rapidement pris en compte.
L'incompréhension, la douleur que suscite toujours ces actes autodestructeurs, même bien au-delà de l'entourage immédiat du militaire ou de l'agent ayant mis fin à ces jours, amène aussi – et c'est bien compréhensible – beaucoup de questions, de doutes et parfois de mise en cause de dysfonctionnements institutionnels.
Parallèlement, la nature même du fait, qui touche forcément aussi à la vie personnelle et familiale d'une femme ou d'un homme, et donne lieu à enquête judiciaire, fait obstacle à toute mise sur la place publique (secret de l'enquête mais aussi protection de la vie privée) « d'explications » suffisamment détaillées, même si elles sont connues – ce qui est loin d'être toujours le cas.
A défaut, les formules génériques lapidaires « d'un suicide qui ne serait pas en rapport avec le cadre professionnel » laissent le plus souvent perplexes ou sceptiques.
L'utilité d'une réflexion distanciée et comparative
Il vous est proposé ici une réflexion « à froid » notamment à partir des données épidémiologiques pour mieux comprendre l'ampleur globale du phénomène. Parce que parler « chiffres », sans oublier de qui l'on parle, permet aussi de ne pas se laisser submerger par l'affectif.
La population de la gendarmerie est (ainsi que celle de la police, dans une moindre mesure parce que plus féminisée), par construction, naturellement exposée, puisqu'elle est très majoritairement masculine... alors que le taux de mortalité par suicide des femmes est en France presque trois fois moindre que celui des hommes.
L'impact de l'âge, variable également très significative en matière de suicide, renforce également, par construction, la fréquence des suicides dans les forces de l'ordre. En effet les taux de suicides enregistrent un pic très net, en France dans la classe d'âge des 45-54 ans, tandis que la classe d'âge des 35-44 ans se situe déjà au dessus de la moyenne, et les effectifs des deux forces sont largement constitués de personnels se situant dans ces deux classes d'âge.
Par ailleurs, enfin, la mise à disposition quasi généralisée et permanente d'une arme à feu (l'arme de service), aggrave naturellement le risque de passage à l'acte. Pour mémoire les armes à feu sont le deuxième moyen utilisé par les hommes, en France, pour mettre fin à leurs jours (après la pendaison).
Les données nationales françaises
En France le nombre de suicide annuel dépasse les 10 000.
En 2010 en France, le taux de mortalité global par suicide est de 16,2 pour 100.000 habitants (24,7 pour les hommes).
En 2012 10 093 suicides (7 475 hommes et 2 618 femmes) soit un taux de suicide pour 100 000 de 15,8 (24,2 pour les hommes et 7,9 pour les femmes). Le taux de mortalité par suicide augmente avec l’âge. Son incidence pour 100 000 habitants est de 7,6 chez les 15-29 ans ; 19,3 pour les 30-49 ans ; 23,1 pour les 50-69 ans et 28,9 pour les 70 ans et plus.
Données Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDC) de l’Inserm et Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le taux de mortalité par suicide dans les forces de l'ordre
Le taux de mortalité par suicide au sein de la GN et de la PN s'établit ainsi comparativement (données des bilans sociaux, tous personnels confondus, dans le périmètre du ministère de l'Intérieur, réservistes non compris)
Apparaît donc une forte surmortalité par suicide dans les forces de l'ordre. Mais cette surmortalité est en partie trompeuse, parce que les forces de sécurité comptent en proportion bien moins de femmes que la population française et aucun enfant... or les taux de suicide sont bien plus faibles chez les femmes, et extrêmement faibles chez les plus jeunes.
La question qui se pose est donc de savoir, si la surmortalité des gendarmes et policiers est seulement liée au fait qu'ils sont plus souvent des hommes dans la force de l'âge...
Or, La différence est suffisamment significative, même si l'on prend en compte les facteurs structurels des populations concernées (sexe et âge). Pour ce faire, de manière la plus pédagogique possible, nous avons calculé, sur la base des données 2010 :
Un taux de mortalité par suicide approché, pour une population française composée par sexe et âge comme la gendarmerie ce qui amènerait un taux d'environ 24 pour 100.000.
Un taux de mortalité par suicide approché, pour une population française composée par sexe et âge comme la police ce qui amènerait un taux d'environ 22 pour 100.000.
Cette différence entre les deux forces résultant des divergences des pyramides des âges et particulièrement de la moindre féminisation de la gendarmerie.
Une analyse de gendcité-gendmonde
On constate donc bien que le taux de mortalité par suicide des gendarmes et policiers reste, presque chaque année, supérieur à une population générale française même si elle était composée exactement suivant la même répartition en âge et sexe que les effectifs des forces considérées. Ce qui tend à démontrer l'existence de facteurs de passage à l'acte spécifiques.
Votre rédacteur ne partage donc pas le discours traditionnel consistant à estimer que le taux de suicide en gendarmerie est similaire à celui observé dans la population nationale, à structure démographique équivalentes.
Nous estimons ainsi que le taux de mortalité par suicide en gendarmerie est supérieur d'environ 15 % à celui de la population générale à structure démographique équivalente.
Pour autant, la gendarmerie a engagé ces toutes dernières années une politique très volontariste en mettant en place des structures et des procédures spécifiques. Nous manquons de recul suffisant dans le temps, mais au vu des données 2013 et des tendances 2014, on peut imaginer un effet très bénéfique.
Ce différentiel de taux de mortalité nous apparaît nettement plus marqué dans la police nationale, avec une surmortalité de plus de 25 %. également à structure démographique équivalente.
(On rappellera qu'une étude scientifique spécifique de l'INSERM, en 2010, hélas non intégralement publiée, estimait que, sur la période 2005-2009, la surmortalité par suicide des policiers – services actifs - était de 36%).
Ces écarts par rapport à la moyenne sont importants du point de vue des professions (au vu des rares études consacrées au sujet) mais nullement uniques : la profession des agriculteurs a par exemple aussi approché pendant plusieurs années une surmortalité par suicide de près de 30 % (en raison de cause très différentes de celles pouvant affecter les forces de l'ordre).
Pour conclure
Pour conclure, reconnaissons donc l'existence bien réelle d'un risque suicidaire supplémentaire pour les gendarmes et les policiers. La simple disposition généralisée d'une arme à feu, inhérente au métier, participe évidemment à la relative facilité d'un passage à l'acte immédiat en cas de survenance d'une crise suicidaire
Mais, d'une certaine manière, au vu des événements dramatiques qu'ils constatent, des confrontations opérationnelles qu'ils gèrent, du stress inhérent à toute activité « réactive », sans compter celui qui peut être produit en interne, on peut aussi supposer l'existence de facteurs de résistance chez ces professionnels. On notera, peut-être, que l'intégration propre à la vie en caserne dans la communauté gendarmique participe, par exemple, de l'explication du différentiel existant entre le risque suicidaire des policiers et des gendarmes.
Au-delà, la clef du succès dans la prévention des suicides est dans la vigilance :
- personnelle, pour déceler individuellement chez tel ou tel camarade, des signes de mal être qui s'accumulent, dont par exemple un isolement social et affectif, et créer / renforcer / recréer du lien avec lui ;
- institutionnelle, à travers la mis en place et le bon fonctionnement des politiques / structures de prévention et le suivi attentif et transparent d'indicateurs sur les suicides et les tentatives de suicides.
Nos comparaisons sur ce thème difficile pourront certainement à l'avenir bénéficier des travaux de L'Observatoire national du suicide créé fin 2013 :
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DECRET
Décret n° 2013-809 du 9 septembre 2013 portant création de l'Observatoire national du suicide
NOR: AFSE1322721D
Le Premier ministre,
Sur le rapport de la ministre des affaires sociales et de la santé,
Vu le décret n° 2006-672 du 8 juin 2006 relatif à la création, à la composition et au fonctionnement de commissions administratives à caractère consultatif ;
Vu le décret n° 2006-781 du 3 juillet 2006 fixant les conditions et les modalités de règlement des frais occasionnés par les déplacements temporaires des personnels civils de l'Etat,
Décrète :
Article 1
Il est créé, pour une durée de quatre ans, auprès du ministre chargé de la santé un Observatoire national du suicide, indépendant et pluridisciplinaire, dont les missions sont les suivantes :
― coordonner les différents producteurs de données et améliorer le suivi des suicides et tentatives de suicide ;
― développer la connaissance des facteurs de risque et des mécanismes conduisant aux suicides et aux tentatives de suicide, afin d'en améliorer la prévention ;
― promouvoir et valoriser les dispositifs de collecte, de suivi et d'alerte sur le suicide en participant à la diffusion des résultats et en facilitant l'accès aux bases de données ;
― évaluer l'effet des politiques publiques en matière de prévention du suicide et des tentatives de suicide ;
― produire des recommandations, notamment en matière de prévention.
...
Les sources et références
Note de la rédaction
Nous attirons l'attention de nos lecteurs sur le fait que nos articles ne sont pas des publications scientifiques, et qu'ils essaient – comme c'est le cas ici – de cerner des problématiques complexes en mobilisant des sources variées, des données parfois incomplètes, parfois différentes en fonction de leur origine, ne serait-ce que, dans le cas le plus simple, parce que les périmètres d'étude sont différents. Par exemple, diverses autres études produisent d'autres chiffres pour la PN parce qu'elles ne traitent que des « corps actifs » de la PN. D'autres encore, traitant de la gendarmerie, considèrent les effectifs militaires seulement, mais y compris les gendarmeries spécialisées qui sont hors périmètre du ministère de l'intérieur...
Notre objectif, au fond, n'est pas dans la précision absolue des données – qui en toute hypothèse sont fausses, dans une certaine mesure, parce que tous les suicides ne sont pas comptabilisés comme tels – mais d'indiquer des tendances, des écarts, suffisamment significatifs pour interpeller les citoyens et les acteurs publics – y compris en vue d'améliorer la fiabilité, la standardisation et l'accessibilité des données.
Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDC) de l’Inserm
http://www.cepidc.inserm.fr/site4/
Institut national de recherche et de sécurité :
http://www.inrs.fr/accueil/risques/psychosociaux/suicide.html
Bilans sociaux du ministère de L'intérieur / police nationale / gendarmerie nationale
SSA, Ecole du Val de grâce - "Conduites auto-agressives dans les armées: tentatives de suicides et suicides. Résultats de la surveillance épidémiologique » (études 2001-2005 et 2002-2007), notamment
Suicide et activité professionnelle en France : premières exploitations de données disponibles, Institut de veille sanitaire, 2010
Prévention du suicide : l'état d'urgence mondial, Organisation mondiale de la santé, 2014
Si vous souhaitez commenter cet article, y réagir, débattre du sujet abordé, vous êtes invité à intervenir directement dans ce fil de discussion, pour nos contributeurs et auteurs, mais aussi à ce sujet dans notre espace « Débats d'idées » par ici :
http://www.gendcite-gendmonde.org/f15-debats-d-idee
gendcité-gendmonde
Gendarme de la cité - Gendarme du monde
http://www.gendcite-gendmonde.org/
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Rédaction W
Une réunion sur les suicides dans la police .
Voici un article paru dans le Figaro du 23.10.2014 :
""""Une réunion sur les suicides de policiers, un mal récurrent, se tiendra dans quinze jours entre syndicats et direction de la police, a-t-on appris ce jeudi de sources concordantes. Dans un communiqué, le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI, majoritaire chez les officiers de police) a indiqué que le directeur général de la police nationale (DGPN), Jean-Marc Falcone, réunirait les syndicats de police sur ce sujet, le mercredi 5 novembre. La DGPN a confirmé la tenue de cette réunion.
Dans son communiqué, le syndicat estime que "les années se suivent et se ressemblent" et "le taux de suicide constaté dans la police reste anormalement élevé". Il dit espérer que "les causes profondes du mal seront abordées et qu'aucun sujet tabou ne sera écarté" lors de cette réunion, estimant qu'une "quarantaine de policiers" se sont suicidés depuis le début de l'année. Il rappelle que le tribunal administratif de Nice a reconnu, le 10 octobre, la "responsabilité de l'administration dans le suicide" de Nelly Bardaine, une policière de Cagnes-sur-Mer qui s'était donné la mort en juillet 2011, après un cas identique à Poitiers en mai dernier.
"Les multiples condamnations du ministère de l'Intérieur devraient de toute urgence inciter l'administration à remettre en cause sa vision managériale", ajoute le SCSI "et à enfin respecter des règles élémentaires en matière de conditions de travail".
Trente six suicides de policiers et 17 de gendarmes avaient déjà été recensés cette année, avait indiqué le 29 septembre le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Il avait ajouté qu'il présiderait "personnellement" une réunion de travail afin "d'analyser les causes" de ces suicides et "définir des solutions", lors d'un discours devant les responsables de la police et de la gendarmerie réunis à Paris.
Les suicides sont un mal récurrent dans la police et la gendarmerie. Leur taux est un peu plus élevé que celui de la moyenne de la fonction publique et de la moyenne nationale, selon les études réalisées à ce sujet, soit une cinquantaine par an. Ces mêmes études pointent dans la majorité des cas des "problèmes personnels" comme étant à l'origine de ces actes de désespoir. Dans la majorité des cas également, les victimes se suicident avec leur arme de service.
Source : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/10/23/97001-20141023FILWWW00192-une-reunion-sur-les-suicides-dans-la-police.php
""""Une réunion sur les suicides de policiers, un mal récurrent, se tiendra dans quinze jours entre syndicats et direction de la police, a-t-on appris ce jeudi de sources concordantes. Dans un communiqué, le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI, majoritaire chez les officiers de police) a indiqué que le directeur général de la police nationale (DGPN), Jean-Marc Falcone, réunirait les syndicats de police sur ce sujet, le mercredi 5 novembre. La DGPN a confirmé la tenue de cette réunion.
Dans son communiqué, le syndicat estime que "les années se suivent et se ressemblent" et "le taux de suicide constaté dans la police reste anormalement élevé". Il dit espérer que "les causes profondes du mal seront abordées et qu'aucun sujet tabou ne sera écarté" lors de cette réunion, estimant qu'une "quarantaine de policiers" se sont suicidés depuis le début de l'année. Il rappelle que le tribunal administratif de Nice a reconnu, le 10 octobre, la "responsabilité de l'administration dans le suicide" de Nelly Bardaine, une policière de Cagnes-sur-Mer qui s'était donné la mort en juillet 2011, après un cas identique à Poitiers en mai dernier.
"Les multiples condamnations du ministère de l'Intérieur devraient de toute urgence inciter l'administration à remettre en cause sa vision managériale", ajoute le SCSI "et à enfin respecter des règles élémentaires en matière de conditions de travail".
Trente six suicides de policiers et 17 de gendarmes avaient déjà été recensés cette année, avait indiqué le 29 septembre le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Il avait ajouté qu'il présiderait "personnellement" une réunion de travail afin "d'analyser les causes" de ces suicides et "définir des solutions", lors d'un discours devant les responsables de la police et de la gendarmerie réunis à Paris.
Les suicides sont un mal récurrent dans la police et la gendarmerie. Leur taux est un peu plus élevé que celui de la moyenne de la fonction publique et de la moyenne nationale, selon les études réalisées à ce sujet, soit une cinquantaine par an. Ces mêmes études pointent dans la majorité des cas des "problèmes personnels" comme étant à l'origine de ces actes de désespoir. Dans la majorité des cas également, les victimes se suicident avec leur arme de service.
Source : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/10/23/97001-20141023FILWWW00192-une-reunion-sur-les-suicides-dans-la-police.php
Alain Vasseur- Localisation : Drome
Emploi/loisirs : Retraité Gie
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